mardi 3 juin 2008

réponse de louis-françois delisse à antoine brea

À cet Antoine Brea, blog et blagueur, disciple du commissaire de police Jean Rousselot, ni salut ni fraternité ! Non, je ne fus pas envoyé enchaîné ou sous l’uniforme, faire le coup de feu à Tataouine, ces années dans la case suffocante de l’I.F.A.N. de Niamey, sans polycopieuse pour reproduire le texte tamasheq, je recopiais ces poésies amoureuses des Touaregs du Hoggar, à 2000 km au nord du Niger. Si le seul auteur de ces traductions fut le P. de Foucauld, de 1905 à 1917, la seule édition en est, à ce jour, peut-être encore conservée aussi à l’université d’Alger (René Basset, imprimerie Carbonnel, Alger, 1925-30). Des citations de ces 2 volumes, congrues, ont paru dans Le Trésor de la poésie universelle, de Roger Caillois et Jean-Clarence Lambert (Gallimard, 1958, pp. 481-482), larges dans Chants touaregs, 200 poésies retenues par Dominique Casajus, pour leur historicité et leur ton épique (200 sur 570 notées par l’ermite du Sahara dont il confirme l’étonnante conversion à la poésie) (Albin Michel, 1997, reproduction du texte tamasheq, traduction et notes du P. de Foucauld).
Mon choix avait été de ne reproduire que la poésie lyrique et courtoise touarègue, aussi n’avons-nous donné les mêmes auteurs qu’une petite dizaine de fois, lui en 1997, moi en 1962 où ma copie complète était de 282 poésies, y compris de l’Aïr.
Mais cet Antoine Brea a lu mes Notes d’Hôtel et autres entretiens ? Et, tel Jean Rousselot dont Char dénonçait ses Vies de Nerval, Baudelaire, Verlaine « composées sur les plus infects rapports de police », tient à me peindre braqueur en France, marchand en Afrique, pauvre de moi ! Instituteur en contrat local 21 ans, voilà qui je fus, et j’y fondais ma famille. Je révélais l’architecture des Haoussas, et donnais encore des conférences à Zinder et Zaria sur les littératures orales et écrites de l’Afrique noire. Mais quand l’Unesco demanda mon détachement comme professeur de ces littératures, d’autres Brea, du BLACT, sans blague, Bureau de Liaison des Agents Culturels et Techniques, inventèrent que j’avais passé mes années 50-70 aux côtés de Fidel Castro et Ho Chi Minh ! Non, je n’ai été ni un pillard, ni un pirate. Un peu clandestinement syndicaliste.
Le talent de ces poètes et poétesses touaregs leur appartient, je les ai chacun nommés du nom complet (fils de, fille de) et daté selon Charles de Foucauld. Aucune de ces poésies n’a été attribuée de Louis à François Delisse, tout mon travail n’a été en Afrique que négatif, j’ai attiré l’attention au contraire sur le génie de ces poètes. Et aussi des artistes noirs, j’ai nommé les grands architectes haoussa : Malam Dandibi, Malam Illoua ; et souhaité que les arts nègres soient tirés de leur anonymat baoulé ou mandingue, il y eut là aussi une culture et des artistes pour la créer.


droit de réponse d'antoine brea

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