mercredi 26 novembre 2008

la vie merveilleuse de julien cocquerel 3

22.
nous sommes si fragiles
les déterminations sont exponentielles
et donc nulles,
oui le sentiment d’attachement peut-être stimulé électriquement
te construire dans la drogue qui pèse sur les épaules
te droguer à l’envi
rien ne m’appartient pas même une publicité
me donnant la vie

la crapulerie est une détermination
la nouvelle megane coupé est l’incarnation du pur plaisir
s’arrêter à la pierre et sacrifier, vaches maigres, trois bananes
sur le sang séché des holocaustes des esclaves
souffrir et faire souffrir ne sont pas les seules joies
imaginer un amour sur une planète aride n’est pas impossible
mais l’amour d’une machine
c’est de l’attachement
j’admire le show business
qu’un moment, qu’un lieu, une épiphanie
vous êtes un peu trop vindicatif
les déterminations se multiplient
les chinois ne sont pas responsables de tout
je vous aime

23.
irai-je jusqu’à tuer, c’est une belle question
pour la vie merveilleuse
c’est mieux qu’un vie bourgeoise ou critique
j’aime tant la chanteuse de la star academy
pour l’offrir sur le sanctuaire
ouvrir sa cage thoracique avec un scalpel stérilisé argenté effilé
retirer la peau fine au-dessus des muscles vifs
les dieux au balcon, des femmes se roulent entre elles sur un épais divan
en forme de cœur
je choisis bien mes mots pour lui dire que nous allons partir
grâce à elle sauver troie
elle chante pendant le sifflement de la lame

24.
énumérer et raconter mes inimitiés (vont-elles jusqu’à la haine ?)
si j’aime leur malheur et eux donc
si j’aime leur joie
nb : ce que l’on recherche dans le sexe
n’est pas facile

25.
et dire que ces sales fils de putes
pensent que dans un poème
ça va, ça vient, ça rate, ça pue, ça jouit
sépulcres blanchis
vermine idem
souriceaux je baise la couenne noire
le sang de foutre, la bile rose
ceci est mon corps
c’est un si beau poème
au-dessus de l’horizon de l’autel
je fais de la poésie de catéchisme, c’est très important

26.
ok je force un peu sur les cachets en ce moment
les pétards ce qui enlève de l’attention
il y a trop de baleines, plus personne n’y croit
et pourtant c’est impressionnant
à voir évoluer comme un vaisseau sidéral
qui s’enfonce dans l’infini, c’est tout
mais trop c’est trop inerte la baleine
n’a plus rien de magique, le baleineau échoué
et la foule qui se lamente moi je préfère le flécher
pour faire la une quitte à me faire arracher le bras

27.
j’ai craché sur la prostituée
le mendiant
le clébard
le chou-fleur
loin il y a des vaisseaux
qui cuvent leur kérozène discrets dans la stratosphère
l’invasion est pour bientôt
non les chinois ne sont pas responsables de tout
ces saloperies d’ET et d’ufos nazis qui remettent en cause
le mystère de l’incarnation

28.
nous entrons mes camarades et moi unis
dans le temple saint et vieux comme hérode
sans qu’on s’en doute le christ panthokrator
nous regarde en disparaissant dans le mazout
à la verticale de la vie merveilleuse
il nous regarde, son regard
et disparaît
nous disparaissons
infimes

29.
atro-logie dans l’hémisphère
raye
les freux d’acier, les femelles ouvertes
pleure ma drogue la quille le pif alzheimer
pleutre comme une couleuvre
avale !

lundi 10 novembre 2008

à lire

La lettre de la Magdeleine (31 octobre 2008) de Ronald Klapka célèbre la publication de Jamais ne dors de Pascal Boulanger aux éditions le corridor bleu. Lettre disponible par mel sur simple demande.

à lire

La revue VIENT DE PARAITRE n°33 d'octobre 2008 consacre un article au Verre de l'eau et autres poèmes de Laurent Albarracin publié par le corridor bleu (pp.38-39).