jeudi 18 octobre 2007

un sonnet de laurent albarracin

Trente-deuxième sonnet

à Thomas Chevrier

Les orages grondent et grondent mais ils grondent
Sans qu’on sache d’où cela vient, comme une vitre
Tremble, comme sous la poussée d’un taureau vague,
Un taureau venant, taureau se formant dans l’air,

Né de son souffle, de son pas ou de son coup
D’épaule, les orages grondent et ils naissent
D’eux-mêmes, de la caresse de leur puissance,
Du doux frisson de la colère qui les roule,

Grondent de plaisir comme un éboulis de fauve,
Où ronronne un torrent d’eau claire entre ses dents,
Eau qui est salive qui dévaste sa pente.

Tels des châteaux d’air en marche sur le gravier -
L’être est amplification de sa venue -
Les orages grondent en s’en faisant l’écho.

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