lundi 2 juin 2008

à lire


Comment le sujet lyrique peut-il chanter l’avènement délicat de son apparition ? Question un peu encombrante pour des réponses qui ne le sont pas moins. La tentative de Christophe Manon dans L’Idieu mérite d’être signalée. On ne lit plus des poèmes atomisés comme il avait pu nous donner à lire auparavant mais bien un long monologue où le chant essaie, parmi les multiples expérimentations sur la matière du langage, de se faire entendre. Que doit-il surmonter, ce chant ? Une langue tantôt meurtrie, bégayante, heurté, tantôt inventive, créatrice, à l’image de l’interligne qui augmente au fur et à mesure du livre pour rejoindre l’espace blanc de la page.
Christophe Manon nous livre (autant qu’il se livre) un prince Mychkine solaire, dont le corps s’étend aux confins du cosmos, au-delà des bavardages inutiles, pour surmonter les petits conflits, les grandes douleurs et se mesurer à la plus grande des joies, la sienne, afin de la dire, si cela est possible.

l'idieu de christophe manon
64 p. / 12 €
ikko

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