samedi 3 novembre 2007

épopée 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14

8.
les ennemis et les coups durs sont les écailles
où ricoche le monde
sous lesquelles évolue le héros libre et pesant
il est loin le temps de l'invisibilité

9.
après le pont et l'énigme que je résous
une demeure confortable et son habitante
l'enjeu est charnel
tout basculerait si tel n'était pas le cas
ce qui n'arrivera pas
mais la question s'est posée
un bruissement d'eau et l'éclat de la chair
je ne pose aucune question

10.
les grands combats contre les barbares
assoiffés du manque de cohérence au sein de l'individu
n'augmentent ni la gloire ni le désespoir
penser à soi suffit à les éviter
et nous laisse inepte au milieu d'une immense place vide
alors les affronter
frapper
toujours

11.
le héros ne tremble pas
il scintille et cela le rend
difficilement repérable mais prévisible

12.
ô mon destrier
la plaine est longue
ton cuir luisant doit endurer
la pénibilité de l'effort
moi le reste, plus immatériel
ô plaine
ne jamais considérer la monotonie
le bivouac, l'embuscade
et l'attente au milieu de nulle part
ce n'est pas une vie

13.
le désespoir est aussi incompréhensible que
je marche malgré la fatigue
maintenir un niveau général moyen
alors je serai joyeux?
passent des bêtes dans le fond
la joie qui est impudique

14.
viendront les regrets, la lèpre
ravage
si mécaniquement, physiquement, rien n'est éliminé
asséché alors renaîtront-ils toujours
les terribles regrets
me couper le bras pour ne jamais plus voler
est la devise des vertueux
la suivre, la suivre
laisser couler les regrets
l'âcreté, fi!

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