samedi 1 mars 2008

feuilleton théorique 3

(réaction de Laurent Albarracin dans une lettre à Ch'Vavar datée du 20/10/07)

Je te remercie de me traiter de jeune chien. Tu aurais quand même pu m’épargner le cul des vaches! Mais enfin oui, je suis assez d’accord avec ce que tu dis de ma manière : l’image m’intéresse quand elle naît, dans son surgissement, dans ce perpétuel renversement qu’elle est, pas tellement quand elle est installée dans un surplomb, dans ce qu’on pourrait appeler sa tour d’ébène n’est-ce pas et qui serait cette obscurité un peu hautaine à la René Char. Poète que je n’aime pas tellement (malgré les géniaux Feuillets d’Hypnos tout de même). Donc “ligne”, oui, je veux bien, même si ça n’est que la fulgurance et la verticalité qui m’intéressent et pas vraiment l’espace poétique dont tu parles, en effet.
Puisque tu nous demandes un avis, il me semble à moi que ton texte est assez clair (peut-être pas dans sa globalité puisque tu explores plein de directions, que tu pars un peu dans tous les sens, mais dans l’expression, dans la formation et la formulation des idées). En tout cas il est très riche. Plein de choses que j’ai aimées : la musicalité qui paradoxalement resserre le poème ; l’explicitation de la fameuse “explosante-fixe”, parfaite. Bien aussi la digression sur les poètes qui prétendent à l’immédiateté et qui finissent par conceptualiser (j’imagine que tu vises les Dupin, Du Bouchet?).
Quant au fond du propos, à savoir le poème organisé autour d’un centre qui serait en même temps le point de fuite, voilà un paradoxe qui me plaît bien. Autour duquel tu tournes avec des efforts d’analyse et de distinction fort louables! Et même si j’aurais tendance (tu connais mon goût) à préférer la tautologique fulgurance de la fin du 1er texte (le Réel est approprié à lui-même, j’aime), tout le reste est bien aussi qui précède cette abyssale synthèse quelque peu vertigineuse. (…)

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