vendredi 26 juin 2009
mercredi 10 juin 2009
lundi 1 juin 2009
le second royaume de dieu de callixte longpas (feuilleton)
5. ils approchent
- ils approchent ! tenez-vous prêts !
que les machines à rêves soient activées
que les femmes-computer commencent à émettre
allons, ils approchent !
- oui, maître, selon vos désirs
- il n’y a plus une seule minute à perdre
kyle le grand prêtre quitte le palais du maître
et se rend à la chapelle creusée dans le tronc
d’un baobab vénérable de plus de 8500 ans
pour prier
et pour actionner la grande machine qui s’ébroue majestueusement
puis il sort de la chapelle pour se rendre à l’orée du village
au bord de la forêt
dans le gynécée gardé par ruk, eunuque royal et aimé de tous
- salut à toi, les temps sont venus
- qu’il soit fait selon les désirs de notre grand maître
ruk ouvre alors les portes en cuivre qui font hurler leurs gonds
et le grand prêtre s’avance sur l’épais tapis rouge jusqu’aux femmes-computer
allongées, somnolentes, prisant l’opium, sirotant les orangeades
des dieux, le miel des fleurs inestimables
- ô femmes, les temps sont venus
- ô kyle, qu’ils viennent les temps ! qu’ils viennent
chantent en chœur les femmes-computer qui commencent
la danse finale, nues, se léchant, se caressant, ondulant sous
l’huile fortement parfumée que l’eunuque verse sur leur corps
elles cussent gentiment puis allongées en étoile
écartent leurs cuisses si fort que leur chatte irradie
la solennité de la situation
kyle pénètre la première femme-computer jusqu’à ce qu’elle
crie de plaisir puis de douleur puis de plaisir
pénètre la deuxième jusqu’à
pénètre la troisième jusqu’à
la quatrième
la cinquième
la sixième
la septième
la huitième
la neuvième
et la dixième qui mouillent plus que les neuf autres
pour enfin actionner le grand désir qui va embraser la forêt magique
- ils approchent ! tenez-vous prêts !
que les machines à rêves soient activées
que les femmes-computer commencent à émettre
allons, ils approchent !
- oui, maître, selon vos désirs
- il n’y a plus une seule minute à perdre
kyle le grand prêtre quitte le palais du maître
et se rend à la chapelle creusée dans le tronc
d’un baobab vénérable de plus de 8500 ans
pour prier
et pour actionner la grande machine qui s’ébroue majestueusement
puis il sort de la chapelle pour se rendre à l’orée du village
au bord de la forêt
dans le gynécée gardé par ruk, eunuque royal et aimé de tous
- salut à toi, les temps sont venus
- qu’il soit fait selon les désirs de notre grand maître
ruk ouvre alors les portes en cuivre qui font hurler leurs gonds
et le grand prêtre s’avance sur l’épais tapis rouge jusqu’aux femmes-computer
allongées, somnolentes, prisant l’opium, sirotant les orangeades
des dieux, le miel des fleurs inestimables
- ô femmes, les temps sont venus
- ô kyle, qu’ils viennent les temps ! qu’ils viennent
chantent en chœur les femmes-computer qui commencent
la danse finale, nues, se léchant, se caressant, ondulant sous
l’huile fortement parfumée que l’eunuque verse sur leur corps
elles cussent gentiment puis allongées en étoile
écartent leurs cuisses si fort que leur chatte irradie
la solennité de la situation
kyle pénètre la première femme-computer jusqu’à ce qu’elle
crie de plaisir puis de douleur puis de plaisir
pénètre la deuxième jusqu’à
pénètre la troisième jusqu’à
la quatrième
la cinquième
la sixième
la septième
la huitième
la neuvième
et la dixième qui mouillent plus que les neuf autres
pour enfin actionner le grand désir qui va embraser la forêt magique
vendredi 29 mai 2009
parution
les éditions le corridor bleu vous présentent leur nouvelle parution
Christophe Petchanatz & Ivar Ch'Vavar
HON, L’ÊTRE
poème en dix-huit chants
Hon, c'est l'homme dévalé, au sens heideggerien (le « on »), mais il mONte, en descendant. Il trouve dans l'abjection la voie de sa grandeur.
Hon, c'est la honte. Mais c'est l'être qui part de là.
Hon, c'est le M. Ouine de Bernanos mais avec encore assez de ressort pour rebondir en tout lieu et en tout temps.
Raclure de l'être, à s'y vautrer, il n'en ranime pas moins l'étincelle.
Hon rencontre ses doubles et ses contraires — et quelques femmes : Eva Braun, Alice, ma sœur et sa copine… Il va par des paysages fermés qui s'ouvrent en se déchirant. — Sur le fil de l'horizon le porte son dernier dandinement.
Tout scrotum et rectum, Hon, il sent le pal. Le pal cosmique. Il est mis. Mis, il est. C'est la condition humaine, même. « Jeté là », dit r'Heidegger, — mis là : car c'est ça.
Féminité de l'homme, Hon, qui ressent peut-être plus profondément encore que la femme ce que c'est, d'être forcé. Et fécondé.
Aussi viril soit-il, l'homme prend toujours son plein (de sens) par le derrière. Homme mis. Heidegger (ter) dirait : approprié.
Ce poème — roman, confession ? — est une expérience d'écriture extrême. Qui s'est poursuivie en « feuilleton » du n°21 au 39 de la revue Le Jardin ouvrier, par un échange — parfois conflictuel — entre Jean-Hubert B. (Christophe Petchanatz) et Agénor Mononcle (Ivar Ch'Vavar).
Ivar Ch’vavar est né en 1951 à Berck. Depuis les années 1970, il a animé d’innombrables revues de poésie plus ou moins clandestines dont la moins méconnue reste L’Invention de la Picardie. Inlassable défenseur de la culture picarde et des littératures marginales, il a publié récemment une importante anthologie Le Jardin ouvrier (Flammarion, 2008).
Christophe Petchanatz est né à Lille en 1959. Musicien, il est l’unique membre de Klimperei. Écrivain, il a publié une trentaine d’ouvrages. Parmi ses dernières publications :
Plomb (Raphaël de Surtis, 1997), Les Alfreds (Jean-Pierre Huguet éditeur, 2007).
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre.
ISBN : 2-978-2-914033-26-8
104 p. / 15 x 18,5 cm. / 11 €
acheter le livre par correspondance
13 € (port compris) à l'ordre du corridor bleu 185, rue gaulthier de rumilly 80000 amiens
ou par internet sur le site du corridor bleu à partir du 5/06/09
Hon, c'est la honte. Mais c'est l'être qui part de là.
Hon, c'est le M. Ouine de Bernanos mais avec encore assez de ressort pour rebondir en tout lieu et en tout temps.
Raclure de l'être, à s'y vautrer, il n'en ranime pas moins l'étincelle.
Hon rencontre ses doubles et ses contraires — et quelques femmes : Eva Braun, Alice, ma sœur et sa copine… Il va par des paysages fermés qui s'ouvrent en se déchirant. — Sur le fil de l'horizon le porte son dernier dandinement.
Tout scrotum et rectum, Hon, il sent le pal. Le pal cosmique. Il est mis. Mis, il est. C'est la condition humaine, même. « Jeté là », dit r'Heidegger, — mis là : car c'est ça.
Féminité de l'homme, Hon, qui ressent peut-être plus profondément encore que la femme ce que c'est, d'être forcé. Et fécondé.
Aussi viril soit-il, l'homme prend toujours son plein (de sens) par le derrière. Homme mis. Heidegger (ter) dirait : approprié.
Ce poème — roman, confession ? — est une expérience d'écriture extrême. Qui s'est poursuivie en « feuilleton » du n°21 au 39 de la revue Le Jardin ouvrier, par un échange — parfois conflictuel — entre Jean-Hubert B. (Christophe Petchanatz) et Agénor Mononcle (Ivar Ch'Vavar).
Ivar Ch’vavar est né en 1951 à Berck. Depuis les années 1970, il a animé d’innombrables revues de poésie plus ou moins clandestines dont la moins méconnue reste L’Invention de la Picardie. Inlassable défenseur de la culture picarde et des littératures marginales, il a publié récemment une importante anthologie Le Jardin ouvrier (Flammarion, 2008).
Christophe Petchanatz est né à Lille en 1959. Musicien, il est l’unique membre de Klimperei. Écrivain, il a publié une trentaine d’ouvrages. Parmi ses dernières publications :
Plomb (Raphaël de Surtis, 1997), Les Alfreds (Jean-Pierre Huguet éditeur, 2007).
Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre.
ISBN : 2-978-2-914033-26-8
104 p. / 15 x 18,5 cm. / 11 €
acheter le livre par correspondance
13 € (port compris) à l'ordre du corridor bleu 185, rue gaulthier de rumilly 80000 amiens
ou par internet sur le site du corridor bleu à partir du 5/06/09
samedi 23 mai 2009
le second royaume de dieu de callixte longpas (feuilleton)
4. la forêt
la canopée de barbelés et d’acier découpé
au gré des bombes
les pieds de bois et de fer étendent leurs bras
sombres dans notre peur
une file d’hommes s’enfonce au cœur du Royaume
des volées d’oiseaux carnivores glapissent entre les pierres
il ne faut pas s’arrêter
peut-être verrons-nous des minous
les seuls animaux rescapés du Royaume déchu
qui ressemblent fort à des humains à l’échelle ½
et qui passent leur temps à se renifler le cul
à copuler et à se battre
jil lâche parfois une flèche vers le ciel
ou un oiseau je ne sais pas
- économise tes munitions frérot
- fais pas chier
le medecine-man souvent se baisse pour goûter
la terre, renifler l’urine des bêtes, leur merde tiède
nous fait fumer des plantes puissantes
« pour que votre âme reste dans les parages »
tout est plus noir
les arbres noueux, la boue, les ruines recouvertes de mousse
et de champignons mortifères, des insectes luisants
filent à vive allure
j’ai envie plus que tout de sexe immédiat
j’en transpire avec le chant strident des toucans
le grésillement des crapauds, je n’en peux plus
chaque soir
« nous voilà dans le saint des saints du Royaume déchu
méfiez-vous de votre propre ombre
les chauve-souris voleuses d’âmes ne vous
rateront pas, droguez-vous souvent, beaucoup
enfoncez-vous dans les fantasmes et les songes
mais jamais, ô grand jamais, vous ne tenterez
de les affronter seuls et conscients ! »
l’humidité et la chaleur augmentent
nous dormons dans d’anciens abribus
abris atomiques, pavillons défoncés et oubliés
sous les racines et les cloportes
je vois de plus en plus de chattes
de culs, de chutes de reins, de coïts
de seins, de bouches, de gorges, de cous
de nuques, de dos, de seins, de chattes
de coïts, de bouches, de gorges, de seins,
de chattes, je les veux de plus en plus
cela est si fort, si bon, ce que je veux, ce que je vois
la chatte noire de la forêt je la désire
oui
la canopée de barbelés et d’acier découpé
au gré des bombes
les pieds de bois et de fer étendent leurs bras
sombres dans notre peur
une file d’hommes s’enfonce au cœur du Royaume
des volées d’oiseaux carnivores glapissent entre les pierres
il ne faut pas s’arrêter
peut-être verrons-nous des minous
les seuls animaux rescapés du Royaume déchu
qui ressemblent fort à des humains à l’échelle ½
et qui passent leur temps à se renifler le cul
à copuler et à se battre
jil lâche parfois une flèche vers le ciel
ou un oiseau je ne sais pas
- économise tes munitions frérot
- fais pas chier
le medecine-man souvent se baisse pour goûter
la terre, renifler l’urine des bêtes, leur merde tiède
nous fait fumer des plantes puissantes
« pour que votre âme reste dans les parages »
tout est plus noir
les arbres noueux, la boue, les ruines recouvertes de mousse
et de champignons mortifères, des insectes luisants
filent à vive allure
j’ai envie plus que tout de sexe immédiat
j’en transpire avec le chant strident des toucans
le grésillement des crapauds, je n’en peux plus
chaque soir
« nous voilà dans le saint des saints du Royaume déchu
méfiez-vous de votre propre ombre
les chauve-souris voleuses d’âmes ne vous
rateront pas, droguez-vous souvent, beaucoup
enfoncez-vous dans les fantasmes et les songes
mais jamais, ô grand jamais, vous ne tenterez
de les affronter seuls et conscients ! »
l’humidité et la chaleur augmentent
nous dormons dans d’anciens abribus
abris atomiques, pavillons défoncés et oubliés
sous les racines et les cloportes
je vois de plus en plus de chattes
de culs, de chutes de reins, de coïts
de seins, de bouches, de gorges, de cous
de nuques, de dos, de seins, de chattes
de coïts, de bouches, de gorges, de seins,
de chattes, je les veux de plus en plus
cela est si fort, si bon, ce que je veux, ce que je vois
la chatte noire de la forêt je la désire
oui
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